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Milho nous parle de l'humain, nous parle de nous... Ses masques, tout particulièrement, sont autant de visages, de frères, de soeurs inconnus que l'on ne peut s'empêcher de contempler à l'envi. D'ailleurs, s'agit-il véritablement de masques, rien n'est moins sûr...



Etranges, troublants, effrayants parfois, ils nous toisent et nous observent tandis que nous les contemplons. Ce sont eux, les regardeurs, et nous public, baissons les yeux, ne pouvant soutenir leur "regard"... Faits de matières indéfinissables, très sombres, presque noirs, ils sont à la croisée des chemins entre l'idée d'une sophistication extrême et l'art primitif le plus ancestral, à la lisière du vaudou, ou de l'art africain - ethnique en tous cas - le plus pur.

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Pour ce qui est de la sophistication, il est impossible de ne pas songer aux masques utilisés dans le monde très fermé du SM. Pourtant, il ne s'agit aucunement de caoutchouc ou bien encore de latex, mais la ressemblance est plus que troublante : ils nous renvoient à ces jeux "interdits", dits déviants que la morale réprouve généralement... 

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Mais, loin de se limiter à cela, les masques et les sculptures de Milho nous offrent toute la richesse des matières avec lesquelles ils sont réalisés : toile de jute, lanières de cuir ou de rafia, oeilletons, clous et rivets métalliques, petits éléments d'horlogerie souvent employés pour les yeux et la bouche... Souvent proches aussi du monde animal, on peut y reconnaître ici un chat ou bien encore une sorte de dieu ou de diable cornu dont on ne

sait exactement s'il est bénéfique ou maléfique..

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Ce qui est certain, c'est que ces sculptures, ces bustes (magnifiques !), ces masques, donnent envie de les toucher, de les caresser...de les acquérir. Et si je n'avais qu'un seul conseil à vous donner c'est de, sinon les posséder, au moins de vous rendre à l'exposition de Milho pour pouvoir les observer longuement, toutes ces oeuvres uniques pour qu'elles puissent, comme cela a été le cas pour moi, s'immiscer dans votre univers personnel et peu à peu en faire partie... Vous vous rendrez vite compte qu'elles vous sont devenues indispensables.

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Nicolas Cardon
Artiste Plasticien, Professeur d'Arts Plastiques



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